Ethereum (ETH) célèbre aujourd’hui son 10ème anniversaire. Fruit de l’imagination du programmeur Vitalik Buterin, Ethereum a consolidé sa position en tant que deuxième plus grande cryptomonnaie, méritant le titre de « pétrole numérique ».
La première décennie d’Ethereum a été marquée par de nombreux accomplissements. Maintenant, alors que nous entrons dans la nouvelle décennie, BeInCrypto a interrogé plusieurs experts pour avoir une idée plus claire de ce que les 10 prochaines années réservent à Ethereum.
Ethereum sera-t-il toujours en tête du Web3 en 2035 ?
BeInCrypto a rapporté les nombreuses contributions d’Ethereum à l’espace crypto. Au cours de ses dix premières années, le réseau a été pionnier des smart contracts , de la norme ERC-20, de l’innovation DeFi , et bien plus encore. Ces réalisations ont cimenté le rôle d’Ethereum dans l’écosystème Web3 en tant que plateforme blockchain de premier plan.
Alors, les choses resteront-elles les mêmes d’ici 2035, ou une autre blockchain remplacera-t-elle Ethereum d’ici là ? Eh bien, de nombreux experts pensent que la première hypothèse se vérifiera. Silvina Moschini, cofondatrice et directrice de la stratégie d’Unicoin, a souligné qu’Ethereum sera toujours l’épine dorsale de l’écosystème Web3 d’ici dix ans.
« La résilience, la maturité et l’adaptabilité d’Ethereum en font plus qu’une simple blockchain de premier plan, c’est le moteur d’une innovation sérieuse, et il continuera de fixer la norme bien dans la prochaine décennie », a-t-elle déclaré à BeInCrypto.
Elle a déclaré que le réseau soutient les économies tokenisées, la finance décentralisée, et les systèmes d’identité numérique à grande échelle. Selon elle, sa communauté de développeurs inégalée et son solide cadre de smart contracts le placent au cœur de l’innovation future.
« Ethereum ne fera pas que survivre, il prospérera. Bien que la concurrence de nouvelles blockchains continue d’émerger, l’avantage du pionnier d’Ethereum, sa liquidité profonde et son écosystème de développeurs inégalé resteront des différenciateurs puissants. Ce n’est pas seulement la blockchain de référence mais l’épine dorsale culturelle et technique du Web3 », a commenté Moschini.
Vincent Liu, directeur des investissements chez Kronos Research, a également partagé un sentiment similaire.
« Il demeurera la destination dominante pour la profondeur, la découverte et la liquidité fiable tant que ces fondamentaux resteront solides », a ajouté Liu.
Shawn Young, analyste en chef chez MEXC Research , a souligné que bien qu’Ethereum ne soit peut-être pas la chaîne la plus rapide ou la plus rentable, il devrait évoluer pour devenir le réseau le plus fiable et le plus composable.
Le réseau servira de couche de sécurité et de règlement pour un écosystème de rollups Layer-2, de chaînes modulaires et d’actifs réels tokenisés. L’analyste a révélé à BeInCrypto :
« La force d’Ethereum à l’avenir résidera dans son écosystème de développeurs profond, son intégration institutionnelle et son rôle global en tant qu’infrastructure numérique, tout comme TCP/IP l’est pour Internet. »
Il a également souligné qu’Ethereum bénéficie d’un avantage de pionnier. Il est en effet soutenu par une infrastructure éprouvée, et les effets de réseau contribuent à sa résilience.
« Bien que de nouvelles chaînes puissent dominer dans des secteurs verticaux comme le gaming ou les plateformes natives de l’IA, Ethereum reste une couche de base généraliste et conviviale pour les institutions, difficile à remplacer. Je prévois un avenir multichaîne avec Ethereum ancrant le segment de haute valeur et de haute sécurité », a affirmé Young.
Le COO de Bitget , Vugar Usi Zade, a reconnu qu’Ethereum n’est pas le seul protocole à progresser grâce aux mises à niveau du réseau. Il fait face à la concurrence de nouvelles chaînes comme Solana, BNB Chain, Cardano, SUI et XRP Ledger. Il a cependant ajouté :
« Ethereum restera toujours un favori, étant donné qu’il abrite actuellement un pourcentage majeur de la valeur totale verrouillée dans la DeFi. Certaines entreprises de la finance traditionnelle entrant dans l’écosystème opteront encore pour des héritages solides, d’autant plus qu’Ethereum a récemment célébré 10 ans d’opérations ininterrompues, un exploit que la plupart des grandes entreprises technologiques ne peuvent pas se vanter d’avoir accompli. L’attrait d’Ethereum réside dans son vaste écosystème de développeurs, dont la plupart se sont diversifiés pour développer d’autres chaînes. »
De plus, Richard Seiler, cofondateur de RR2 Capital, a expliqué qu’Ethereum a démontré cette année qu’il est la blockchain EVM la plus importante, sans réelle concurrence. Il est en tête en valeur totale verrouillée (TVL), en engagements de développeurs, en applications décentralisées (dApps) et en émission de stablecoins, surpassant considérablement toutes les autres chaînes.
« Oui, il y aura des chaînes plus rapides et moins chères. Mais ce n’est pas Ethereum. C’est une marque. Elle représente la confiance. D’une manière sans confiance », a-t-il mentionné.
En outre, Ray Youssef, PDG de NoOnes, estime que la plus grande contribution d’Ethereum d’ici 2035 ira au-delà de toute technologie. Elle sera ainsi « humaine ».
« Beaucoup voient Ethereum comme un outil puissant qui permet aux gens de construire leur propre liberté économique, en particulier dans les régions où les systèmes traditionnels les ont laissés tomber. Son infrastructure de smart contracts permet déjà la finance P2P et les solutions d’identité décentralisée, et à l’avenir, elle servira probablement de l’un des principaux moteurs d’une économie sans frontières et inclusive », a remarqué le dirigeant.
Néanmoins, C.J Freeman, responsable des relations avec les développeurs chez Kadena, a suggéré que la Ethereum Virtual Machine (EVM) restera probablement la machine virtuelle la plus importante et dominante dans l’espace blockchain même dans la prochaine décennie.
« Je vois toujours l’EVM comme la VM de premier plan pour l’ensemble de la blockchain à ce moment-là, je pense que l’effet de réseau est trop fort à ce stade pour qu’il en soit autrement. Qu’Ethereum lui-même soit encore la blockchain de facto pour cela reste à voir », a-t-il noté.
Quelles sont les plus grandes menaces pour l’avenir d’Ethereum ?
Bien que l’opinion majoritaire soit en faveur d’une viabilité d’Ethereum, il doit encore surmonter divers obstacles. Liu a souligné que la scalabilité reste le plus grand défi d’Ethereum, surtout que de nouvelles blockchains comme Solana et Sui offrent des alternatives plus rapides et moins coûteuses.
Selon lui, Ethereum doit accroître l’adoption des rollups et améliorer sa vitesse pour rester compétitif.
En parallèle, Silvina Moschini a mis en avant des problématiques plus larges en jeu.
« Ethereum fait face à un paysage de menaces complexes dans les années à venir, incluant des goulets d’étranglement en matière de scalabilité, une réglementation excessive, une concurrence accrue de chaînes plus rapides et, de plus en plus, des vulnérabilités cachées dans les réseaux de Layer 2. Alors qu’Ethereum transfère davantage de fonctionnalités vers ces couches secondaires pour améliorer ses performances, il doit également s’assurer que l’intégrité et la sécurité de l’ensemble de l’écosystème restent intactes », a révélé Moschini.
Usi Zade a attiré l’attention sur l’informatique quantique comme une menace majeure pour l’avenir. Il a révélé que bien que l’industrie soit en sécurité pour la prochaine décennie, Ethereum manque de protection contre les potentielles attaques quantiques.
« Alors que SUI a réalisé une percée dans la transition quantique qui peut protéger les protocoles basés sur EdDSA, Ethereum et Bitcoin n’ont pas de mesures de protection immédiates en place pour se prémunir contre les attaques informatiques quantiques », a communiqué l’exécutif.
En outre, Freeman met en garde contre les menaces internes qui pourraient compromettre la décentralisation d’Ethereum.
« Le passage au PoS a été un coup dur pour de nombreux vétérans de la crypto. Si l’ETH est coopté par des États-nations ou des tiers malveillants, il perd son utilité future en tant que Layer-1 décentralisé et sécurisé pour que tous les L2 puissent fonctionner. Si la couche de base est compromise, les gens se détourneront et l’ETH deviendra (éventuellement) une chaîne fantôme », a-t-il exprimé.
Enfin, Youssef a soutenu que la plus grande menace pour Ethereum est de perdre de vue sa mission. Une sur-réglementation pourrait exclure les personnes ordinaires qui ont le plus besoin d’Ethereum, le transformant en un simple outil pour Wall Street.
Pour qu’Ethereum survive, il doit rester concentré sur la décentralisation, l’utilisabilité et son objectif, en servant les individus plutôt que les institutions.
La vision d’Ethereum pour 2035 : Sharding, zk-Rollups et smart contracts pilotés par l’IA
Face à ces défis, les experts estiment que le réseau pourrait connaître des avancées technologiques ou des mises à jour pour surmonter la plupart de ses obstacles et progresser vers une amélioration continue.
Usi Zade a expliqué qu’Ethereum n’a pas encore achevé sa transition complète vers une blockchain Proof-of-Stake . Jusqu’à présent, il n’a mis en œuvre que The Merge , avec certains aspects de The Surge encore en cours.
« The Surge se concentre sur la scalabilité avec un ensemble complet de Danksharding prévu pour être déployé dans les mois à venir. Après cette mise à jour, les développeurs d’Ethereum se concentreront sur The Verge pour l’optimisation des données et du stockage via les Verkle Trees, The Purge pour réduire la congestion du réseau, et The Splurge, qui se concentrera sur les corrections de bugs et les améliorations mineures. Plus tard cette année, la mise à jour Fusaka sera mise en ligne et les développeurs au sein de l’écosystème Ethereum travailleront sur d’autres mises à jour au besoin pour répondre aux demandes du monde grand public », a-t-il mentionné à BeInCrypto.
Youssef a déclaré que d’ici 2035, Ethereum aura probablement mis en œuvre pleinement le sharding, les zk-rollups et des couches préservant la confidentialité , permettant des transactions bon marché et sécurisées accessibles même sur les téléphones mobiles dans les zones reculées. De plus, Moschini a suggéré qu’Ethereum pourrait mettre en œuvre une optimisation des smart contracts pilotée par l’IA.
Seiler a souligné que la mise en œuvre de mises à jour pour une blockchain comme Ethereum est un défi de taille. Il a insisté sur le fait que cela devrait être pleinement reconnu et apprécié.
« Ils continueront à se concentrer sur l’efficacité des L2 et, en fin de compte, à ramener les coûts des frais de gaz à moins de 0,01 $ par transaction. L’expansion de la capacité des blobs et la gestion de plus de données de blobs sont la priorité principale. Avec la croissance effrénée des RWA, on pourrait s’attendre à ce que cela devienne une priorité plus importante qu’auparavant », a déclaré Seiler.
Freeman s’est concentré sur les développements technologiques du point de vue du développeur.
« Peut-être que certains se pencheront sur la ‘résistance quantique’ ou d’autres améliorations plus à la mode, je ne peux pas dire si cela se produira ou non, mais je peux dire ce que nous verrons. Pour moi, en tant que développeur, je suis très sûr que nous verrons une amélioration constante du stockage d’état (un casse-tête de coût pour tous les développeurs ETH). Actuellement, c’est coûteux et nous écrivons notre code en fonction de cela, ce sera agréable lorsque ce ne sera plus un problème », a-t-il prédit.
Les experts révèlent des prévisions inattendues pour Ethereum
En parallèle, les experts ont également partagé leurs prédictions inattendues ou étranges pour le développement d’Ethereum. Youssef envisage qu’Ethereum devienne une « nation numérique », offrant une infrastructure mondiale, non souveraine, avec sa propre gouvernance, son système de réputation et possiblement des identifiants décentralisés.
Cela aiderait les individus dans les régimes répressifs à créer des identités économiques, à accéder à des outils financiers et à protéger leurs libertés. Cela transformerait à son tour Ethereum d’une plateforme technologique en un mouvement mondial.
« Ethereum pourrait surprendre la plupart en devenant le réseau d’identification mondial reliant la vie on-chain et off-chain, qui est encore hors du radar grand public en raison des obstacles de sécurité et de confidentialité. Cela le ferait passer du centre financier au cœur des réseaux sociaux et du monde de la gouvernance », a ajouté Liu de Kronos Research.
Usi Zade voit Ethereum évoluer vers une blockchain axée sur le mobile, permettant à quiconque de faire fonctionner des nœuds Ethereum sur des appareils mobiles, accélérant ainsi l’adoption.
« Les développeurs principaux, tels que Vitalik Buterin, ont toujours envisagé un avenir où presque tout le monde pourrait faire fonctionner des nœuds Ethereum sur un téléphone mobile avec des interactions minimales. Cet exploit pourrait être réalisé dans la prochaine décennie, une initiative qui accélérera encore l’adoption de la chaîne, de ses produits, et établira une nouvelle norme pour les autres chaînes », a mentionné le COO de Bitget à BeInCrypto.
Silvina Moschini suggère qu’Ethereum pourrait devenir ce qu’elle appelle « Ethereum Q ». Ce serait une blockchain résiliente aux technologies quantiques, capable de sécuriser la tokenisation de divers actifs. Cela transformerait son identité de leader de la DeFi en une couche universelle de confiance numérique.
Seiler prévoit qu’Ethereum jouera un rôle significatif sur le marché des actifs du monde réel (RWA).
« Un résultat inattendu mais néanmoins plausible est qu’Ethereum devienne une sorte d’infrastructure publique, utilisée par les gouvernements pour l’identité, la fiscalité et les registres d’actifs. Cela ne viendrait pas de la centralisation, mais possiblement de sa fiabilité et de sa neutralité. Si plusieurs États souverains construisent sur Ethereum, l’identité de la chaîne pourrait passer d’une expérience de base à quelque chose de semblable à une infrastructure géopolitique, redéfinissant ainsi son ethos original », a affirmé Young.
Prévision du prix d’Ethereum : des experts partagent leurs prévisions pour 2025, 2030 et 2035
Bien que l’avenir d’Ethereum en tant que réseau soit essentiel, son potentiel de prix ne peut être négligé. Les experts proposent des prévisions variées sur la hauteur que pourrait atteindre Ethereum (ETH) au cours de la prochaine décennie.
« Il est impossible de prédire avec une précision absolue ce qui se passera dans 10 ans, mais il faut plutôt se poser la question : pensez-vous que le cours d’Ethereum sera plus élevé, ou beaucoup plus élevé dans 10 ans ? Nous conclurions facilement qu’il sera beaucoup plus élevé », a informé Seiler à BeInCrypto.
Il a noté que, compte tenu du rallye des altcoins et du retard significatif par rapport à Bitcoin, l’ETH pourrait atteindre entre 6 000 et 8 000 dollars d’ici 2025, avec un potentiel de “blow-off top” le poussant à 10 000 dollars.
Youssef prédit que l’ETH se stabilisera entre 3 000 et 5 000 dollars en 2025, en fonction des conditions du marché et des flux d’ETF. L’ETH pourrait grimper à 10 000–25 000 dollars dans les cinq prochaines années, porté par des cas d’utilisation concrets. D’ici 2035, si Ethereum s’étend à l’échelle mondiale et dessert des marchés sous-représentés, il pourrait atteindre 50 000–100 000 dollars.
« Au rythme actuel auquel les institutions achètent de l’Ethereum, la pièce est susceptible de dépasser son record historique de 4 891,70 dollars d’ici la fin de ce trimestre. Je suis d’accord avec les analystes qui envisagent des prix plus ambitieux pour l’ETH à l’avenir. Je vois Ethereum se négocier confortablement à 15 000 dollars dans les 5 prochaines années, et dans 10 ans, l’ETH pourrait être plus précieux que Bitcoin avec un objectif de prix de 40 000 dollars par pièce », a partagé Usi Zade avec BeInCrypto.
De plus, Moschini lie le prix d’Ethereum à son utilité croissante et à son rôle dans l’économie numérique. D’ici 2025, elle prévoit une fourchette de prix de 4 500–5 500 dollars, avec des gains significatifs d’ici 2030 (12 000–15 000 dollars) grâce aux investissements institutionnels et à la tokenisation. D’ici 2035, elle voit Ethereum dépasser les 25 000 dollars en devenant une couche de règlement mondiale.
Enfin, Young s’attend à ce qu’Ethereum se négocie entre 2 800–4 500 dollars en 2025, avec une croissance potentielle à 8 000–20 000 dollars dans les cinq prochaines années. D’ici 2035, il voit l’ETH atteindre 40 000–100 000 dollars, porté par la demande institutionnelle, la tokenisation et le rôle croissant d’Ethereum dans la finance numérique, avec la clarté réglementaire et les initiatives de mise à l’échelle comme moteurs clés.
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