Les USA, nouvelle machine à billets crypto de Trump ?

C’est l’accusation lancée par Elizabeth Warren dans une interview explosive à Vanity Fair. Selon la sénatrice démocrate, Donald Trump transforme peu à peu les États-Unis en une « machine à cash crypto » à son service. Memecoin a son effigie, lois sur mesure, événements privés pour investisseurs… tout serait orchestré pour gonfler ses profits grâce aux cryptos, tout en utilisant les leviers du pouvoir de président.

“Trump n’a jamais cessé d’être un homme d’affaires. Il a juste changé de costume.”

Trump ne cache plus son ambition dans la blockchain. Il a récemment lancé USD₁, une stablecoin adossée au dollar, censée concurrencer les géants comme USDT ou USDC. Mais ce n’est pas tout : l’ancien président est également lié à un meme coin à son effigie, largement promu auprès de sa base électorale.

Elizabeth Warren y voit un risque majeur pour la démocratie. Selon elle, Trump utilise son influence politique pour faire grimper la valeur de ses propres cryptos. Il attirerait aussi des fonds étrangers via des canaux opaques.

La sénatrice tire surtout la sonnette d’alarme sur le GENIUS Act, une loi sur les stablecoins proposé par le camp Trump. Officiellement, il s’agit de donner un cadre juridique aux monnaies numériques adossées au dollar.

Mais pour Warren, ce texte permettrait à Trump de légaliser et stabiliser sa propre stablecoin, tout en échappant à des régulations plus strictes.

“C’est comme si Trump écrivait les règles pour sa propre banque centrale.”

Pire : elle accuse le camp républicain d’avoir introduit des clauses qui favoriseraient directement les intérêts économiques de Trump Media et ses projets blockchain. Elle accuse par exemple Trump d’avoir récemment touché 36 millions de dollars en échange de l’approbation du rachat de Paramount par Skydance, ce qui, selon elle, s’apparente à de la corruption :

BREAKING NEWS: Trump's government just approved Paramount's merger with Skydance.

Sure looks like they paid Donald Trump $36 MILLION for this merger.

Bribery is illegal no matter who is president. pic.twitter.com/DE7LPRjT6X

— Elizabeth Warren (@SenWarren) July 24, 2025

Des dîners privés à la Maison-Blanche pour investisseurs

Parmi les éléments les plus troublants soulevés par Warren : l’organisation d’un dîner VIP à la Maison-Blanche pour les 220 plus gros détenteurs du Trump meme coin. Un événement présenté comme un “avantage” pour les investisseurs.

Pour la sénatrice, c’est la preuve d’un mélange dangereux entre pouvoir politique, promotion personnelle et spéculation financière. “On est en train de franchir une ligne rouge que même Wall Street n’osait pas franchir”, déclare-t-elle.

Trump lie directement un actif hautement spéculatif ( une meme coin à son image ) à une récompense politique concrète et publique (accès à la Maison-Blanche). Inacceptable pour la sénatrice.

Risque systémique : vers un krach crypto-politique ?

Au-delà du conflit d’intérêts, Elizabeth Warren s’inquiète des conséquences économiques. Elle compare la situation à la crise financière de 2008, lorsque des produits financiers mal régulés ont déclenché une onde de choc mondiale.

“Si la plus grande économie du monde commence à tolérer — ou pire, à promouvoir — des actifs numériques instables pour le profit personnel d’un président… la suite est écrite d’avance.”

Elle appelle donc à bloquer le GENIUS Act tant qu’il n’intègre pas de protections solides pour éviter qu’un dirigeant ne puisse en profiter directement.

Appel à l’enquête

Avec d’autres sénateurs, elle a saisi la SEC pour obtenir des documents sur les ETF crypto liés à Trump Media. Elle demande aussi des précisions sur un accord de 2 milliards de dollars avec un fonds souverain des Émirats. Ce deal viserait à soutenir USD₁, la stablecoin de Trump.

“C’est peut-être le plus grand conflit d’intérêt jamais vu dans la politique américaine”

Mais au sein même du Parti démocrate, tout le monde ne partage cet avis. Certains élus pro-innovation voient dans les cryptos un levier de souveraineté monétaire et d’émancipation économique. Le sujet divise, y compris à gauche.

Source : Vanity Fair

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