Affaire Childable.net : Quand la cryptomonnaie finance une pratique illégale

La décentralisation et l’anonymat permis grâce à la technologie crypto permettent aussi quelques dérives. En effet, les cryptos ont toujours été utilisées pour faciliter les paiements de services ou de produits illicites. Hier, la gendarmerie nationale a mis fin à un trafic illicite de don de sperme, financé par la crypto, qui a duré plus de six ans.

Childable.net : Une plateforme illégale exploitant la vulnérabilité

Chidable.net était un site de mise en relation de donneurs de sperme et de receveuses. Il était bien sûr hors du cadre légal de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Et c’est justement cette illégalité et la liberté qui en découle qui a attiré de nombreux membres.

En effet, les femmes qui souhaitent avoir un enfant de la sorte sont souvent confrontées à de longs délais légaux. Elles sont alors obligées de se tourner vers des services illicites comme ceux proposés par Childable.net.

En contournant les lois en vigueur, le site permettait aux receveuses d’obtenir des dons beaucoup plus rapidement. Cette efficacité a alors permis au site de cumuler plus de 7 000 membres en six ans. Un chiffre record qui a attiré l’œil des enquêteurs.

La gendarmerie nationale a donc fermé définitivement le site le 5 juin 2025. Après analyse, ce qui a permis au site de passer au radar pendant toutes ces années, c’est l’utilisation des cryptos.

En effet, le site proposait des abonnements payants et bien sûr des paiements directs en crypto. Cela permettait alors aux donneurs et aux receveuses d’échanger en total anonymat. Malheureusement, une telle pratique, hors du respect du cadre légal, n’est pas sans risque.

Les dangers d’une pratique non réglementée

La mise en place d’un cadre légal pour ces pratiques n’est pas anodine. En effet, lors des dons, des contrôles et un suivi détaillé des donneurs permettent de garantir la sécurité des receveuses. Cela explique d’ailleurs la longue durée du circuit classique de l’ AMP .

Malheureusement, hors du cadre légal et dans le cas de Chilable.net , les receveuses sont soumises à de grands risques. En l’absence de dépistage, rien ne garantit que le donneur ne transmettra pas de maladie à la receveuse.

De plus, à cause de l’anonymat permis grâce aux cryptos, il est impossible de faire un suivi adapté des dons. Cela peut augmenter les chances de consanguinité et pose de réelles questions éthiques.

Une image ternie des crypto-monnaies en France

Il est vrai qu’alors qu’aux Etats-Unis les cryptos sont vues comme la prochaine évolution, en France, l’image des cryptos est tout autre. Avec les récents enlèvements et le cas de Chilable.net, cette technologie est liée au risque ou aux activités illicites.

Même si les fonds d’investissement crypto français et les startups Web3 émergent jour après jour, les médias parlent plus souvent des utilisations illicites ou des conséquences dangereuses de la blockchain. Alors, l’image perçue des crypto-monnaies par les Français est donc très loin de la réalité.

Cependant, il est important de tirer des leçons du cas de Chilable.net. En effet, la décentralisation des cryptos permet un total anonymat des utilisateurs. Même si cette liberté pourrait tenter certains, il faut apprendre à amener cette technologie de manière contrôlée. Cela permettra de conserver les meilleurs aspects de la technologie et de limiter l’utilisation de la blockchain à des fins illicites.

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