• Ju suggère que les futurs « dark stablecoins » pourraient suivre les prix de l’USDC par le biais d’oracles Chainlink afin d’éviter la réglementation et le contrôle du gouvernement.
  • Des règles plus strictes telles que MiCA et la loi GENIUS pousseraient les utilisateurs de stablecoins à se tourner vers des alternatives décentralisées. Elles sont libres de toute surveillance étatique.

Selon l’analyste Ki Young Ju, la pression réglementaire sur les stablecoins orienterait des utilisateurs cryptos vers  des alternatives qui préservent la vie privée. En effet, les gouvernements renforcent leur contrôle sur les actifs numériques. Dans le même temps, le marché des stablecoins fait l’objet d’un nouvel examen minutieux.

Dans un billet publié le 11 mai sur X, le PDG de CryptoQuant déclarait que les stablecoins réglementés pourraient bientôt fonctionner comme des banques. Cela permettrait de collecter des impôts et de geler les portefeuilles par le biais de contrats intelligents. En plus, ce changement pourrait conduire à la création de « dark stablecoins« , qui résistent à la censure gouvernementale et conservent la décentralisation.

Dark stablecoins are likely to emerge in the future. #Bitcoin was created by the cypherpunk community to be censorship-resistant and belongs to no one, making it impossible to control.

Stablecoins, however, act as a bridge between the internet and the real world, so they need…

— Ki Young Ju (@ki_young_ju) May 11, 2025

Ju a identifié deux modèles possibles : les systèmes algorithmiques et les pièces émises par l’État dans des juridictions non censurées. Il a également proposé qu’une stablecoin décentralisée puisse suivre les pièces réglementées comme l’USDC à l’aide d’oracles Chainlink. Bien que ce modèle n’ait pas encore vu le jour, Ju a souligné son potentiel dans une économie Internet restreinte.

Le renforcement de la réglementation menace les modèles actuels de stablecoins

Les stablecoins tels que l’USDC et l’USDT ont servi de pont entre la finance traditionnelle et les marchés cryptographiques. Leur adossement à des réserves de monnaie fiduciaire les a rendus utiles pour le stockage d’actifs, en particulier dans des régions comme la Chine.

Toutefois, M. Ju a fait remarquer que ce statut pourrait bientôt changer, car les gouvernements s’efforcent d’imposer des contrôles plus stricts. En Europe, la réglementation sur les marchés des crypto-actifs (MiCA)  est déjà entrée en vigueur, exigeant la transparence et la conformité des stablecoins.

De même, le Congrès américain évalue une législation. Elle pourrait traiter les émetteurs de stablecoins comme des institutions financières traditionnelles. Ces lois visent à intégrer la fiscalité et la vérification de l’identité directement dans les transactions en stablecoins.

Dans ce cadre, certains gouvernements prévoient d’intégrer des mécanismes fiscaux automatisés dans les contrats intelligents. Les portefeuilles peuvent être gelés ou nécessiter des formalités administratives en fonction de la juridiction. Ces caractéristiques, prévient Ju, pourraient pousser les utilisateurs vers des alternatives non censurées conçues pour contourner ces contrôles.

Les Dark Stablecoins pourraient suivre les prix réglementés via les Oracles

Dans un contexte de surveillance accrue, M. Ju a suggéré qu’une stablecoin décentralisée pourrait suivre la valeur des actifs réglementés. Toutefois, elle ne détiendrait pas forcément de réserves dans le monde réel. Une implémentation possible consisterait à utiliser des oracles, tels que Chainlink. Cela permettra d’obtenir des données sur les prix à partir de stablecoins comme USDC. Cette configuration en outre de maintenir la stabilité des prix sans s’appuyer sur des institutions régies par des lois nationales.

Selon M. Ju, il n’existe actuellement aucune stablecoin de ce type. Toutefois, il a encouragé la discussion sur le sujet et a demandé à son auditoire de partager des exemples. Il a insisté sur le fait que de telles conceptions attireraient les utilisateurs à la recherche d’options financières.

Historiquement, le Tether (USDT) a été considéré comme moins conforme. Il attire les utilisateurs à la recherche d’une résistance à la censure. De plus, Ju a expliqué que si Tether rejette les futures réglementations américaines, il pourrait effectivement redevenir un « dark stablecoin« .

Le resserrement de la surveillance pousse à la demande d’alternatives

Le marché des stablecoins s’est développé malgré la pression réglementaire. Selon Citigroup, les stablecoins adossés au dollar ont atteint une capitalisation boursière de 230 Md$ en avril 2025. L’USDT et l’USDC représentent aujourd’hui 90 % de ce total.

Parallèlement, le volume total des transactions a atteint 27,6 billions de dollars en 2024. Il dépasse les principaux réseaux de paiement tels que Visa et Mastercard. Cette expansion a attiré l’attention des législateurs.

De même, de nouvelles règles, telles que la loi américaine GENIUS sortent. Elles visent à surveiller les flux de stablecoins et à imposer des contrôles sur leur utilisation. Ces évolutions risquent d’affaiblir le principe initial de décentralisation des cryptomonnaies. D’autant plus que des monnaies numériques créées par des banques centrales voient le jour.

M. Ju a également fait référence à des échecs historiques tels que le stablecoin Diem de Meta. Ce jeton indexé a été confronté à des défis juridiques et à une résistance réglementaire. De plus M. Ju averti que tout nouveau stablecoin sombre pourrait faire l’objet d’un examen similaire. Surtout, en raison de ses caractéristiques de confidentialité.

Par le passé, les gouvernements ont exprimé des préoccupations similaires à l’égard de monnaies de protection de la vie privée telles que Monero. Selon M. Ju, les utilisateurs de stablecoins ayant une plus grande exposition internationale pourraient finalement opter pour des solutions alternatives. Ils préféreront dorénavant des jetons stables qui évitent les « collecteurs d’impôts intégrés » et le contrôle centralisé.